Hors série
Planète : Terre 22
Date : 1971
Je devais avoir dix ou onze ans à l’époque, une période où l’imaginaire et le réel se mêlent souvent dans l’esprit d’un enfant. Ce jour-là, ma famille et moi avions décidé de passer l’après-midi à nous promener dans la forêt. Le soleil brillait à travers les feuillages, créant des ombres mouvantes sur le sol.
Ma mère tenait ma main, et ma sœur gambadait devant nous, captivée par les papillons et les fleurs sauvages.
Alors que nous avancions sur le sentier, j’ai commencé à entendre des bruits étranges derrière nous : des craquements de branches et des murmures presque inaudibles. Je me suis retournée, mais il n’y avait rien.
- Tu entends ça ? ai-je demandé à ma mère, l'inquiétude dans la voix.
- Ce sont probablement des animaux, ne t'inquiète pas, a-t-elle répondu.
Nous avons poursuivi notre chemin, mais une sensation étrange s’est emparée de moi. Les ombres semblaient danser de manière irrégulière, comme si elles étaient manipulées par une présence invisible. Puis, quelque chose a attiré mon attention. Mon cœur battait la chamade. À quelques mètres devant nous, sur le côté droit du sentier, j'ai remarqué une agitation inhabituelle dans les buissons. Les feuilles frémissaient, des baies tombaient une à une comme si elles étaient arrachées, et c'est à ce moment-là qu'une petite créature a émergé, accroupie et presque invisible dans l'ombre de la végétation.
Sortant lentement de l'ombre, elle dévoila ses traits uniques. Petite et rappelant étrangement un elfe de maison des films Harry Potter, elle était accroupie. Ses yeux verts, disproportionnés, brillaient comme des émeraudes, capturant et réfléchissant la lumière ambiante. Ses vêtements en lambeaux, faits de feuilles d'automne, de brindilles et de petits bouts de tissu, formaient une palette de couleurs qui la fondait presque dans le décor forestier. Sa peau, d'une texture unique, rayonnait d'une douceur teintée de beige. Ses oreilles, larges et pointues, évoquaient une silhouette elfique. Ses mains délicates se prolongeaient en doigts effilés à l'apparence boisée, évoquant des écorces. Elle émit alors un sifflement doux et presque mélodique qui me fit frissonner de la tête aux pieds, comme si elle établissait une communication mystique avec la forêt elle-même.
Elle s’est retournée, nos regards se sont croisés et, pendant un instant, le temps s'est arrêté.
Il y avait une reconnaissance mutuelle, une compréhension silencieuse que nous étions tous les deux témoins d'un moment qui défiait toute logique. Elle s'est levée lentement, ses yeux fixés sur les miens, puis elle s'est dirigée vers les buissons épais qui bordaient la voie. Juste avant de disparaître, elle m'a jeté un dernier regard, presque comme pour dire « au revoir ».
Au même moment, une autre famille est apparue sur le sentier, venant en sens inverse. Ils ont passé l'endroit où la créature avait été, mais personne ne l'a remarquée. Même ma mère, qui était à côté de moi, n'avait rien vu, pas plus que mon père et ma sœur. Les broussailles avaient bougé, comme si quelque chose de tangible les avait traversés.
- Tu vas bien ? me demanda ma mère, remarquant mon air distrait.
- Oui, oui, tout va bien, répondis-je, encore sous le choc de ce que je venais de voir.
Nous avons continué notre promenade, mais mon esprit était ailleurs. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à la créature. Était-ce un esprit de la forêt ? Une hallucination ? Ou peut-être une manifestation de mon imagination débordante ? Les questions tournaient en boucle dans ma tête, mais aucune réponse ne venait.
Les années ont passé, mais cet événement reste gravé dans ma mémoire. Parfois, je me demande si cette créature était un signe, un présage ou simplement une anomalie de la nature. J’ai fait des recherches, lu des livres sur les légendes et les mythes forestiers, mais rien ne correspondait à ce que j’avais vu. C’était comme si la forêt elle-même avait choisi de me montrer quelque chose d’inexplicable.
J'y suis retourné plusieurs fois , dans l’espoir de la revoir ou de trouver une explication à ce mystère. Mais la forêt reste silencieuse, comme si elle gardait jalousement ses secrets.
Je ne sais pas si j’aurai un jour les réponses à ces questions, mais cette expérience a ouvert une porte dans mon esprit, une porte qui donne sur un monde plein de mystères et de possibilités infinies. Et je ne peux m’empêcher de me demander : que se cache-t-il vraiment dans les ombres de la forêt ? Quels autres mystères attendent d’être découverts ? Et surtout, pourquoi moi ? Pourquoi ai-je été le témoin de cet événement étrange et inexplicable ? Les questions demeurent, et le mystère s’épaissit.
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